Ceci n’est pas une critique

Tout comme pour « Hold-up », j’ai appris l’existence du film « Ceci n’est pas un complot » par l’entremise de publications alarmistes sur Facebook conseillant de ne pas le regarder. Étant sensible à l’effet Streisand, c’est donc tout naturellement que je me suis plongé dans le visionnage de ce curieux objet du moment qui agace l’intelligentsia et fait trembler les médias, brrr.

11 février 2021

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Tout comme pour « Hold-up », j’ai appris l’existence du film « Ceci n’est pas un complot » par l’entremise de publications alarmistes conseillant de ne pas le regarder. Étant sensible à l’effet Streisand, c’est donc tout naturellement que je me suis plongé dans le visionnage de ce curieux objet du moment qui agace l’intelligentsia et fait trembler les médias, brrr.

Autant le dire tout de suite, je me remets difficilement du visionnage de « Hold-up », affligeant sous tous ses aspects. Les réflexions à l’emporte-pièce du narrateur auto-proclamé « expert en tout » sont insupportables. Et pourtant, je n’aime pas trop ce nouveau vocable à la mode, complotiste. Je le trouve souvent réducteur. Je pense avant tout que ce film est une insulte à l’expertise et à l’enquête et que l’auteur est le prototype même du surfer à la recherche de la vague de Dunning-Kruger. Ça ne m’a pas empêché non plus d’être consterné par les critiques des médias français, qui n’est pas en reste avec l’ultracrépidarianisme. J’ai l’étrange sensation que le complotisme et l’anti-complotisme primaire sont les deux versants de la même médaille. Quand l’imbécile pense montrer la lune, l’abruti n’est même pas foutu de voir le doigt !

Education populaire et recomposition de classe

En tant que bricoleur en Éducation populaire et observateur des médias depuis pas mal d’années, il m‘importe cependant de m’infliger ce genre de films, et surtout les commentaires qu’ils suscitent. Comme beaucoup de gens de mon secteur et de ma culture politique de gauche post-89, je ne peux que constater, parfois médusé, souvent impuissant, la recomposition de classes qui s’opère au détriment de la traditionnelle polarisation gauche-droite. Même si la lutte des classes permet toujours de comprendre et critiquer le monde, force est de constater que la détention des moyens de production ne sont plus les seuls éléments de domination d’une minorité sur la majorité. Depuis le début du millénaire et l’avènement du village global, on assiste à une recomposition de classes entre d’une part, celles et ceux qui détiennent la connaissance et maîtrisent la communication (une minorité) et d’autre part… ben les autres (la majorité), incapables de traiter le flood d’information et qui errent dans les méandres du confusionnisme. L’enjeu majeur, selon moi, pour le secteur de l’éducation populaire est de maintenir la veille et occuper ce terrain déserté et méprisé par la gauche. Pour le dire autrement, même s’il est tout à fait salutaire de démonter des films comme Hold-up, les méthodes de délégitimation utilisées par les détenteurs des moyens de production sont trop souvent relayées par les détenteurs du savoir, même de gauche… La droite et la gauche deviennent alors des alliées, la pédagogie est souvent absente et le « mépris de classe » n’est jamais très loin.

Ceci n’est pas un hold-up

Nous voilà donc parti pour un « hold-up » à la sauce belge pensais-je en scrollant sur Facebook les foires d’empoignes concernant le nouveau blockbuster … Mais, en fait, pas vraiment… Déjà, à la différence de « Hold-Up », pas besoin d’aller sur le Dark Web pour le trouver, il n’a été censuré ni sur Youtube ni sur Vimeo. [EDIT 23 février. Le film a finalement été censuré par Vimeo prétextant que ce dernier émet des informations fausses concernant la sécurité des vaccins]

Je ne connaissais pas l’auteur, Bernard Crutzen, qui bosse dans l’audiovisuel depuis une trentaine d’années. Il a produit une flopée de films documentaires aux quatre coins de la planète sur des problématiques « de société ». Il a vendu son travail à la RTBF, France 24, France Télévision, Arte, Canal + pour ne citer que ces médias ((https://audiovisuel.cfwb.be/activites/cineastes-en-classe/bernard-crutzen/)). Le verviétois de 61 ans est également licencié en Communication Appliquée à IHECS. Le gars ne semble donc pas être un inconnu, ni un adepte des illuminatis.

Le réalisateur décide d’emblée de regarder la crise en enquêtant par le milieu (le sien, en l’occurrence). Il met en scène sa relation avec ses parents et la peur qui affecte ces derniers concernant le virus. Lors de la première vague, alors qu’il est au chômage depuis deux mois, Bernard Crutzen envoie un texto à ses parents en leur proposant de venir leur rendre visite. Sa mère lui répond que ce n’est pas une bonne idée, que cela peut-être dangereux et incivique. L’auteur relève le mot incivique, qui lui rappelle le langage en temps de guerre. C’est à partir de cette anecdote qu’il plante le décor. C’est aussi une enquête par le milieu, parce que Bernard Crutzen est un communiquant, et qu’il connaît bien les ficelles du métier audiovisuel. Le film démarre donc en pointant le rôle des médias dans la fabrique du consentement, arme stratégique en temps de guerre.

De prime abord, nous avons droit à un documentaire qui paraît inoffensif, dans la plus grande tradition des docus RTBF en mode « Devoir d’enquête ». Une voix un peu paternaliste nous suit tout au long de l’enquête, mêlant pêle-mêle le rôle anxiogène des médias, les conflits d’intérêts et l’intrusion du privé dans la santé publique, la manipulations de stats de l’épidémie et la remise en question des politiques sanitaires. Le programme semble alléchant.

Les intervenants sont des personnalités académiques et médiatiques, pour la plupart respectées dans leur milieu. On peut évidemment ne pas être d’accord avec les propos, mais si on reste un tant soit peu ouvert et curieux, ce qu’ils et elles racontent est tout à fait audible.

Critique politique et confusionnisme

Il y a cependant une chose étrange qui apparaît à la minute 15, environ. Le narrateur énonce le fait que des scientifiques, partout sur la planète, commencent à remettre en question la politique sanitaire mondiale. S’ensuit un diaporama de scientifiques, d’abord français, avec la brochette attendues des « polémistes » Raoult, Toussain, Peronne, Fouché, etc. Suivi par des figures internationales que je ne connais pas, le canadien John Anderson ou l’israélien Yoram Lass, et puis … coup de tonnerre… apparaît la médecin états-unienne Simone Gold.

Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans la tête du réalisateur ? Il ne pouvait pas ne pas être au courant que Simone Gold et ses sbires des front line doctors sont des fous-furieux aux relents suprémacistes. Dire que des courants de la droite extrême font de l’agitation autour de l’épidémie est évidemment factuel, mais mettre polémistes (ou rassuristes, si vous voulez) et crypto nazi sur le même plan est indéfendable sur le plan politique et journalistique. Ce diaporama est d’autant plus étrange que cette brochette de personnes clivantes ne reviendront jamais dans le docu, ni par citation, ni par intervention. Alors, pourquoi diable tendre le bâton pour se faire battre ? Qu’apporte cette information confuse à l’intrigue ? (le traitement anxiogène de l’info par les médias). Il est insupportable de donner une tribune à des personnages d’extrême droite sans même mentionner leur appartenance politique. On peut ne pas partager les points de vue d’un Foucher ou d’un Raoult, mais le montage tendrait à dire que toute cette fronde internationale partage le même dessin politique. Le confusionnisme pointe le bout de son nez.

Bigmedia

Les médias en prennent pour leur grade, on l’a dit plus haut. Ils sont, selon l’auteur, si pas responsable, en tout cas un élément clé dans la psychose mondiale, cette peur qui empoisonne la vie de toute une population confinée. La psychose qui fabrique du consentement et empêche de réfléchir. D’une certaine manière, je partage ce point de vue, il suffit de jeter un œil sur les commentaires suivant la plupart des publications des grands médias liées à la pandémie. C’est la cour des miracles, les gens deviennent fous et la posture de défiance est généralisée. Les réponses des médias au film n’ont pas tardé à fuser. On va se pencher sur une intervention.

Dans le Soir du 9 février((Des experts décryptent le docu contesté «Ceci n’est pas un complot»: «C’est très ambigu» : https://plus.lesoir.be/354133/article/2021-02-09/des-experts-decryptent-le-docu-conteste-ceci-nest-pas-un-complot-cest-tres)), la rédaction convoque des experts FWB pour disséquer la bête. Première chose, il faut lier le film au nanar « Hold-up » pour le décrédibiliser, mais comment ? « Hold-up et Ceci n’est pas un complot reposent ainsi sur les mêmes bases. Une récolte de fonds sur une plateforme de crowdfunding, d’abord ; une volonté commune de démonter le discours médiatique dominant ensuite » Ok, ça, c’est fait. Comme les intervenant.es sont respectables et leur propos difficilement attaquables, on va donc travailler la forme, la narration, et mentir s’il le faut : « Une première chose marquante, c’est la façon dont se positionne le réalisateur », affirme Olivier Klein, professeur de psychologie (ULB). « Il se présente comme un citoyen sans a priori, qui pense par lui-même et qui ne se laisse pas influencer par le discours des élites. » … Ceux et celles qui ont vu le film savent que c’est faux. Le réalisateur se présente au début du film comme un communiquant désirant interroger ses pairs sur le rôle des médias dans la psychose ambiante. Olivier Klein, de l’Ihecs, (l’institution où le réalisateur a étudié la communication) sort l’artillerie lourde : « Dans Hold-Up, le spectateur était bombardé d’éléments à charge et au bout du compte ne pouvait conclure qu’au complot. Ici, c’est beaucoup plus subtil. On est dans l’insinuation permanente avec la suggestion continue de conflits d’intérêts, de collusions… Et c’est au spectateur finalement à relier tout cela – comme on demande à un enfant de faire un dessin à partir de multiples points – à construire le récit qui rend compte de l’ensemble. C’est très efficace comme méthode. » Au-delà de l’infantilisation du public qui est insupportable, je m’interroge vraiment sur la définition du mot « insinuation ». Les conflits d’intérêt et les collusions sont des secrets de polichinelle, certains sont par ailleurs factuellement renseignés dans le film… La vraie question, celle du complot donc, serait d’analyser en quoi ces collusions influent réellement sur les décisions politiques. C’est un enjeu fondamental plus complexe que de « relier des points avec des droites ». J’ai choisi cette punchline parce qu’elle est emblématique de beaucoup de critiques que j’ai vue sur le film. On critique le fond ou la forme, mais jamais les faits, qui souvent, parlent d’eux-même. Mais passons…

Emmanuelle Danblon, professeure de rhétorique et de théories de l’argumentation à l’ULB, toujours dans le Soir, donne cependant une réflexion plus que pertinente : « le film, s’il n’est pas forcément complotiste, se situe dans une zone grise, de confusion ou de brouillard. Plutôt qu’éclaircir les choses au sujet de cette pandémie, il les obscurcit car il met à un même niveau les trois éléments au niveau de la rhétorique : l’ethos, le pathos et le logos. Dans le film, un argument a la même valeur qu’une opinion, une courbe a la même valeur qu’un commentaire sur celle-ci, (…) l’ethos d’un expert a la même valeur que l’ethos d’un journaliste ou d’un citoyen. Le film ne permet pas de hiérarchiser tout cela. »

On ne peut qu’être d’accord avec ce constat. Le problème, c’est qu’il s’applique à tout qui fabrique du média.

Pour celles et ceux qui observent ou qui travaillent dans l’audiovisuel, il est un fait qu’une enquête part toujours d’une hypothèse et que le réalisateur va suivre sa route et rencontrer des personnages pour étayer son propos. Tout le monde fait ça. Tout le monde. On peut emprunter des chemins, se rendre compte qu’on fait fausse route et laisser tomber certaines hypothèses, mais la ligne rouge est déjà tracée avant même de commencer à tourner. On lui reproche de ne pas avoir de contradicteurs, c’est en partie vrai, mais il affirme avoir essuyé beaucoup de refus. Si on est de bon compte, on reconnaîtra qu’il n’est pas impossible de faire la part des choses en mettant en balance les deux discours, en interrogeant les pensées dominantes. Dit autrement, les contradicteurs absents du film, on les entends tous les jours dans les médias, ce n’est pas comme si leurs paroles étaient occultées.

D’ailleurs, Crutzen est souvent accusé sur les réseaux sociaux par des personnalités médiatiques « de critiquer un système médiatique en utilisant les mêmes ficelles ». Ce à quoi il serait tellement facile de répondre : « Vous m’attaquez sur des principes que vous ne respectez pas vous-même ». Dans tous les cas de figure, les médias, en le critiquant sur ce terrain-là, se mordent la queue et n’en sortent pas indemne. Cela va laisser des traces, c’est important de le souligner.

Toujours est-il qu’on imagine aisément la pression qui pèse sur les intervenant.es, sommé.s d’une manière ou d’une autre de se positionner.

Certain.es se sont déjà « distancés » du propos. J’apprécie la déclaration honnête de Marius Gilbert sur Twitter, même si je ne la partage pas entièrement. (…) J’ai été interviewé pendant près d’une heure en août et mes propos ont été conformes à ceux tenus durant cette période dans d’autres médias : tenter d’expliquer ce qui se passe, sans dissimulation, alarmisme ou banalisation. Sous le couvert d’une légitimité incontestable à réaliser une critique des médias sur la couverture de la crise, cette vidéo divise au lieu de rassembler et ne propose rien d’autre qu’un alignement d’éléments de dénonciation traités de manière orientée et superficielle. Mr Crutzen a conservé les éléments qui alimentent sa thèse, c’est son choix et sa liberté. Mais c’est la mienne de prendre mes distances avec l’usage qui est fait de ma parole, tant cet usage est à l’opposé de la démarche constructive que j’essaie d’entretenir jour après jour.

Même si j’apprécie l’honnêteté et la nuance de ses propos, les critiques de Marius Gilbert n’en sont pas vraiment. Il s’agit souvent de procès d’intention non argumenté. Que peut bien signifier « diviser au lieu de rassembler » dans un débat d’idées (selon l’idée d’Anne Morelli en début de reportage qui affirme qu’en temps de guerre, il faut le consentement et l’unité à tout prix) ? Un documentaire d’une heure n’est-il pas toujours orienté et superficiel ? Ces deux poids deux mesures ne tiennent pas la route et le public n’est pas dupe.

Un communicant n’est pas un virologue

Je reste donc perplexe à l’heure d’écrire la conclusion. On assiste à un désaveu unanime de l’élite scientifique et médiatique, alors que le film a été vu près d’un millions de fois, et que la grosse majorité des commentaires public sont positifs. D’où vient cette asymétrie ?

Ce qui est intéressant au final, c’est le phénomène de déni et de mauvaise foi de l’intelligensia. On retrouve le même malaise qu’avec Hold-up. Au lieu de s’inspirer et d’appuyer avec toutes les précautions d’usage les points qui semblent pertinent dans le film, elle préfère hurler avec les loups en devenant un allié objectif des grands groupes de médias.

Il n’est évidemment pas facile de défendre ce film, même partiellement. Même si je reste convaincu que l’aspect « critique des médias » et « collusion public-privé » engendre réellement une plus-value et permet de faire bouger les lignes.

Mais à côté de ça, on sent que la virologie, c’est pas son truc à Crutzen. Il faut se farcir les raccourcis grossiers, les approximations, les procès d’intention qui ont été démonté ces derniers jours. Il y a ce passage sur la fronde internationale qui est hallucinante. Il y a cette façon de relativiser les chiffres, style 20 000 personnes, ça représente zero virgule des poussières de la population belge,… Il existe d’autres manières plus élégantes d’atténuer l’angoisse. Monsieur Crutzen navigue à la limite de ses compétences et les dépasse à plusieurs reprises. Je peux accepter qu’un scientifique critique l’utilité du masque ou la vaccination de masse, mais j’ai vraiment du mal qu’un auteur le mentionne en son âme et conscience… Et aille jusqu’à conclure que le testing de masse ne fait qu’entretenir la psychose, c’est un sophisme indéfendable (et dangereux).

« Ceci n’est pas un complot » est un alignement intéressant de plusieurs faits incontestables qui devaient être mis en lumière, mais sur la compréhension de la pandémie, le propos relève malheureusement d’un certain confusionnisme et peut s’avérer dangereux si on n’a pas les outils pour le fact checker. C’est précisément à cet endroit que l’éducation populaire devrait être attentive.

La recomposition de classe me fait conclure une seconde fois : il faut travailler à partir/avec la défiance que le documentaire fait résonner. Il n’y a pas de leçons à donner, en surplomb, il y a des intuitions à prendre au sérieux et surtout de nouvelles alliances à construire (ce qui implique de choisir d’écouter certains malaises… et peut-être pas d’autres).

© Stéphanie Geoffroy, étudiante à l’école supérieure des arts Saint-Luc de Liège

Notes de la rédaction

Dans son documentaire, Bernard Crutzen passe d’une critique des média à un discours sur la virologie et l’épidémiologie. Dans la mesure où il est un spécialiste du premier sujet mais pas des deux autres, cela pose la question, épineuse, du statut de la parole experte et non-experte – et de la hiérarchie de leur légitimité.

Nous nous bornerons ici à signaler que pour toutes celles et ceux qui trouvent cette question pertinente, elle se pose concernant l’ensemble des productions médiatiques (à l’ère covid). Bernard Crutzen n’est pas le seul qui, au sein d’un même discours, passe subrepticement d’un discours expert à un discours « profane ». Cette perméabilité des frontières est fréquente sur les plateaux où s’expriment les experts médiatiques.

Nous citerons ainsi deux exemples que nous jugeons aussi significatifs que problématiques. Tout d’abord, Marius Gilbert invité par François De Brigode à nous expliquer quelles mesures compensatoires pourraient être prises pour palier à la détresse psychologique (à partir de 3’45 » dans cette vidéo : https://www.rtbf.be/auvio/detail_l-avis-de-marius-gilbert-sur-la-situation-actuelle?id=2712383) alors qu’il vient de parler de questions d’épidémiologie (son champs de compétence académique) et n’a pas d’expertise particulière en matière de souffrance psychologique (comme en témoigne d’ailleurs sa réponse…). Ou encore cette interview d’Emmanuel André (https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_emmanuel-andre-certains-membres-du-gouvernement-sont-sensibles-aux-discours-anti-science?id=10576045) durant laquelle ce dernier mélange allégrement des propos issus de son expérience de chercheur membre de groupes d’experts appelés à conseiller les gouvernements et des opinions personnelles.

Bref, si on juge le problème pertinent, le travail ne doit pas s’arrêter au seul « ceci n’est pas un complot », il y a des centaines d’interviews ou de tweet qui n’attendent qu’à être débunkés…

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