Journal de bord : Les femmes prennent la parole au Forum Social Mondial

À l’occasion du Forum Social Mondial, notre journaliste sur place, Marta Luceño Moreno, nous livre quotidiennement son journal de bord. Voici le premier épisode : l’Assemblée des femmes. 

Des femmes, beaucoup de femmes de toutes nationalités, religions et ethnies confondues se sont réunies ce matin à l’université El-Manar à Tunis pour assister à l’assemblée des femmes qui ouvrait les événements du Forum Social Mondial. La salle accueillait plusieurs centaines de personnes des délégations venues des quatre coins de la planète : Palestine, Argentine, Espagne, Belgique, France, Sénégal, Vietnam… Drapeaux, slogans, chansons et des paroles de femmes en lutte pour leurs droits et ceux de leurs peuples.

L’assemblée consacrée aux luttes des femmes dans le monde, et plus spécialement aux femmes tunisiennes de la post-révolution, a débuté ce matin avec les chants traditionnels d’Aicha Jbahi et Fausiya Arabi. Les deux chanteuses ont aussi dédié leurs tendres paroles à toutes ces femmes qui résistent à l’oppression et qui luttent pour leurs droits en Tunisie et ailleurs. La salle n’a pas hésité un moment à répondre à ces mots avec des chants libertaires, notamment avec le slogan le plus crié lors de la Révolution tunisienne :  » le peuple veut la chute du régime » mais cette fois dédicacée aux islamistes d’Ennahda qui détiennent le pouvoir en Tunisie.

Ahlem Belhadj, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, a ouvert les interventions de femmes en lutte avec un discours très critique vis-à-vis du parti au pouvoir où elle dénonçait la situation actuelle des femmes en Tunisie. Ahlem Belhaji a mis l’accent sur la tentative des islamistes de pousser les femmes hors du champs politique. Elle a aussi plaidé pour la constitutionnalisation des droits des femmes tunisiennes, question très chaude en ce moment en Tunisie après la tentative de l’Ennahda d’introduire la notion du rôle « complémentaire » de la femme, au lieu de l’égalité de sexes, dans la nouvelle constitution.

Des féministes palestiniennes, sénégalaises, argentines, entre beaucoup d’autres, ont pris la parole pour faire le point sur la situation des femmes dans leurs pays. Toutes leurs histoires ont des points communs : la difficulté de faire valoir leurs droits dans le monde politique mais aussi l’intention de continuer la lutte, sans arrêt, malgré les menaces, la douleur ou les coups-bas. Après ces interventions les enjeux sont clairs : la défense des droits acquis et la lutte pour ceux qu’il reste à acquérir. Aucun pays, aussi développé qu’il soit, n’est épargné par les injustices faites aux femmes. L’égalité est le but dans tous ces pays et la lutte doit se faire en commun selon les féministes présentes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« femmes en lutte » +70 mille personnes+5 mille associations EU, USA, AR, AF, +personnalités internationales +prix Nobel

 

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