Il est temps de sacrifier une autre vache sacrée du collectivisme. Ce coup-ci, il s’agit de l’idée populaire qui affirme que les gens qui ont réussi seraient obligés de « rendre quelque chose à la communauté. » Cette assertion fréquemment entendue prétend que les richesses des hauts revenus serait volée à « la communauté. » Et sous ce mensonge repose la notion Marxiste perverse que la richesse est accumulée par l’exploitation des gens, et pas par la création de valeur — comme si Henry Ford n’avait pas été nécessaire à la mise-en-œuvre des lignes d’assemblage (inexistantes alors) de Ford, ou comme si Steve Jobs n’était pour rien dans la naissance des I-Phones et I-Pads.
(texte original de Harry Binswanger publié sur Forbes traduit par Seb Beuken)
Commençons par tordre le cou au collectivisme. « La communauté » n’a jamais rien donné à personne. « La communauté », « la société », « la nation », sont simplement un nombre d’individus interagissant ensemble, et pas une entité mystique, flottant sur son nuage au dessus d’eux. Et quand un individu — un parent, un professeur, un client — « donne » quelque chose à quelqu’un, il ne s’agit pas d’un acte de charité, mais d’une transaction pour une valeur reçue en retour.
C’est par amour — pas par charité — que votre mère vous a nourri, acheté des vêtements, payé votre scolarité, donné des cadeaux lors de votre anniversaire.
C’était contre rémunération que vos professeurs ont travaillé jour après jour pour vous instruire. Lors d’une transaction commerciale, les clients achètent un produit non pas pour distribuer l’aumône au marché, mais parce qu’ils veulent obtenir un bien ou un service — et ils veulent obtenir ce bien ou ce service pour leur plaisir et bénéfice personnels. Et c’est ce qu’ils obtiennent la plupart du temps, ce qui explique pourquoi ils continuent à traiter avec les mêmes entreprises.
Toutes les interactions humaines de bon aloi sont du win-win; c’est pourquoi chaque partie décide de s’impliquer dans ces interactions. Ce ne sont pas les Henry Ford ou les Steve Jobs qui exploitent les gens. Ce sont les Al Capone et les Bernard Madoff.

Pour leurs énormes contributions à nos standards de vie, les hauts-revenus devraient être remerciés et honorés publiquement. Nous leur devons quelque chose.
Les transactions sur base volontaire, sans fraude et de plein consentement, c’est l’échange d’une valeur pour une valeur, au bénéfice mutuel. Sur le marché, toutes les parties gagnent. Chaque individu de la communauté qui a contribué au succès et à la richesse d’un autre homme a été payé pour cela — soit matériellement, ou, dans le cas de parents ou d’amis, spirituellement. Il n’y a pas de dette à acquitter. Il n’y a rien à rendre, parce que rien n’a été pris.
En fait, peut-être que si — mais dans l’autre sens. Les rôles devraient être inversés. C’est « la communauté » qui devrait rendre quelque chose aux créateurs de richesse. Le fait est que les 99% récupèrent bien plus de bénéfice des 1% que l’inverse. Ayn Rand a développé l’idée de de la « pyramide des capacités » que John Galt énonce dans La Grève :
Lorsque vous vivez au sein d’une société rationnelle, au les hommes sont libres dans leurs échanges, vous recevez un bonus incalculable : la valeur matérielle de votre travail est déterminée non seulement par votre effort, mais aussi par l’effort du meilleur et plus productif esprit qui existe autour de vous.
Lorsque vous travaillez dans une usine moderne, vous êtes payés non seulement pour votre travail, mais aussi pour tout le génie productif qui a rendu possible la conception de cette usine : pour le travail de l’industriel qui l’a construite, pour le travail de l’investisseur qui a épargné l’argent à risquer sur l’innovation, pour le travail de l’ingénieur qui a conçu les machines desquelles vous tenez les manettes, pour le travail de l’inventeur qui a créé le produit que vous fabriquez jour après jour…
En proportion de l’énergie mentale qu’il a dépensée, celui qui créée une invention ne reçoit qu’un faible pourcentage de sa valeur en terme de paiement matériel, peu importe de la fortune qu’il fait, peu importe les millions qu’il amasse. Mais celui qui travail comme ouvrier dans l’usine qui produit cette invention reçoit un paiement énorme en proportion de l’effort mental que son travail requiert de lui. Et c’est vrai également pour tous ceux qui sont entre les deux, à tous les niveaux d’ambition et de capacités. Celui qui est au sommet de la pyramide intellectuelle est celui qui contribue le plus envers tous ceux qui sont en dessous de lui, mais ne reçoit rien d’autre que son paiement matériel, ne recevant aucun bonus intellectuel d’autrui pour avoir ajouté de la valeur à son époque. Celui qui est au bas de la pyramide serait, laissé à lui-même, affamé dans son inaptitude désespérante, ne contribuant en rien envers ceux qui sont au dessus de lui, mais il bénéficie pourtant du bonus de tous leurs cerveaux. Tel est le modèle de « l’exploitation » dont vous condamnez la force.
Pour leurs énormes contributions à nos standards de vie, les hauts-revenus devraient être remerciés et honorés publiquement. Nous leur devons quelque chose.
Voici une modeste proposition : Quiconque accumule un million de dollars ou plus devrait se voir exempt d’impôt sur le revenu. Oui, c’est trop peu. Et l’enjeu réel n’est pas financier, mais moral. Ainsi pour augmenter les exemption de taxes, lors d’une cérémonie annuelle, les plus hauts revenus de l’année devraient se voir remettre la médaille d’honneur du congrès.

Imaginez les effets sur notre culture, particulièrement sur les jeunes, si le genre d’adulation dans laquelle baigne Lady Gaga se reportait sur les réalisations les plus notables de, disons, Warren Buffet. Ou si l’éloge morale attribuée à Mère Teresa était attribué à quelqu’un comme Lloyd Blankfein, qui, en dirigeant Goldman Sachs vers des profits de plusieurs milliards, a fait bien plus pour l’espèce humaine que la sainte de Calcuta. (Puisque le profit est la valeur du produit sur le marché moins la valeur des facteurs utilisés, le profit représente la valeur crée.)
Il faut en finir avec cette notion selon laquelle les créateurs de richesse majeurs doivent faire pénitence pour le péché d’avoir créé de la valeur.
Au lieu de cela, nous vivons dans une culture où Goldman Sachs est décrié comme une « gigantesque pieuvre vampirisante accrochée à la tête de l’humanité. » C’est la punition qu’on se voit infligée pour les péchés d’investissements réussis, et la canalisation de l’épargne vers ses usages les plus productifs (au lieu de les gâcher dans les cafouillages gouvernementaux comme Solyndra, ou la construction de ponts qui ne mènent nulle part).
Il y a effectivement une gigantesque pieuvre vampire accrochée à la tête de l’humanité : l’Internal Revenue Service (le fisc américain). Et à un niveau plus profond, c’est la monstrueuse perversion de la justice qui donne sa force à l’IRS : un code moral dirigé par la jalousie qui condamne le succès, le profit, et le fait de gagner de l’argent dans le cadre d’échanges volontaires. Il faut en finir avec cette pratique inhumaine qui consiste à saigner les productifs pour entretenir les improductifs. Il faut en finir avec cette notion primordiale qui prétend que la vie de l’individu appartient à la tribu, à « la communauté », et que les créateurs de richesse majeurs doivent faire pénitence pour le péché d’avoir créé de la valeur.
Et Ayn Rand est précisément la femme qui peut faire ça.