C4 Printemps 2014 | n° 220 | Dossier
Nous savions d’emblée que s’attaquer au thème de la propriété intellectuelle avait tout d’une entreprise risquée. Pourtant, après plusieurs reports, nous ne pouvions toujours pas nous résoudre à contourner ce problème, à faire comme si nous pouvions continuer d’écrire tranquillement notre dossier sans jamais l’affronter avec les moyens du bord. La question apparaît comme infiniment complexe et a acquis un caractère transversal. En 2014, elle semble se poser partout. Nous l’avons retrouvée dans les champs, où elle vient inquiéter les agriculteurs. Elle montre le bout de son nez, avec insistance, sur les réseaux télématiques, lorsqu’il s’agit de savoir à qui appartiennent les masses de données que nous générons, les contenus que nous rencontrons ou les programmes que nous utilisons – autant dire en permanence. D’ailleurs, nos téléphones intelligents impliquent une lutte rocambolesque entre les géants du secteur informatique. Nous mangeons des produits brevetés, utilisons des médicaments brevetés, employons des appareils composés de technologies brevetées, fredonnons des airs protégés par le droit d’auteur et portons des vêtements marqués. Du coup, la conjonction du lobbying des industries de la culture, de l’agroalimentaire, de la pétrochimie, des technologies de la communication et de l’information, du luxe ou encore du tabac, n’éprouve guère de difficultés à rendre crédible le discours qui désigne la contrefaçon et la « piraterie » comme des fléaux majeurs de notre temps. Ils auraient déjà détruit presque deux cents mille emplois dans l’Union européenne, feraient courir d’énormes risques sanitaires et propageraient l’insécurité jusque dans les jouets de nos enfants. Une argumentation construite en béton armé. Le récent blocage in-extremis de l’Accord Commercial Anti-Contrefaçon (ACTA) par une improbable coalition faite de militants de l’Internet libre, de paysans en lutte, d’ONG, d’écologistes ou encore du collectif d’hacktivistes Anonymous, nous a très clairement signifié que, si la question de la propriété intellectuelle se retrouve partout, elle constitue aussi un champ de bataille colossal. Nous avons tenté de l’explorer sans trop nous y perdre.
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