Femmes et santé : Postface

16 mars 2015

A la lumière de ces conférences, je ne peux que ressasser l’idée que l’histoire est un éternel recommencement. Loin de moi l’idée du renoncement, seulement le monde a changé, il s’est globalisé et complexifié. La vigilance, la résistance et la lutte doivent être sur tous les fronts  : droit des utérus  ; anti-capitalisme  ; luttes contre l’homophobie, le sexisme et le racisme. Derrière tout ça, cette saleté de patriarcat bien tenace, nom di dju  !

Pourquoi sommes-nous si peu nombreuses (et quasi absents pour ce qui concerne la gente masculine) à cette journée de colloque  ? Pourquoi nous, les concerné-E-s, ne sommes pas plus représentées et sollicité-Es  ?

Pendant de longues heures, j’étais un peu comment devant le téléviseur, à l’heure où les rédactions des chaines ont renoncé à faire un travail d’information pertinent, et servent tour à tour la soupe capitaliste, conservatrice, moralisatrice, progressiste, sans aucun regard critique …

fanny_violletJe suis assise, coite et passive, comme dans le cabinet de la gynéco.
L’Université devrait relever le défi et faire la nique à la tendance mainstream, patriarcale et hétéronormée. Pour ça, elle a des moyens, humains et financiers  !
De tels colloques devraient avoir pour ambition, à la manière du blog Gyn&Co cité en début d’article, de tendre vers la construction de «  communs  » pour (ré)-inventer et produire des pratiques et travaux de recherche qui répondent aux enjeux actuels et complexes en matière de «  Femmes et Santé  ». Des «  communs  » qui prennent en compte toutes les parties concernées par la chose, et en première ligne les femmes de tous âges, de tous bagage socio-économiques, de tous horizons, de toutes sexualités.

Pour cela, il s’agit d’abord d’identifier, de nommer et de déjouer les mécanismes de pouvoirs économiques, religieux, laïques, politiques biaisant un champ de recherche qui devrait être absolument débarrassé du joug patriarcal pour l’intérêt de son objet  : femmes, santé. Construire ce «  commun  » implique de favoriser la participation mais aussi la rencontre et la mise en débat des intervenant-E-s, des contenus et des auditrices/eurs venu-E-s de la société civile. Il faut induire des espaces de discussions entre les intervenant-E-s et avec le public, il faut modérer ces rencontres en tissant des liens, en fabricant des traits d’unions pour que résonnent les thèses, pour que ricochent, se répondent ou même achoppent les expériences, les analyses et les idées. Ce n’est que de cette manière que les défis de ce début de siècle pourront être relevés. Et si certain-E-s intervenant-E-s refusaient de participer à un tel dispositif, alors cela devrait être énoncé et constituerait en soi un précédent et un élément éclairant.
Je pense que Virginia Woolf ne bouderait pas son pas son plaisir à nous rejoindre dans de telles entreprises.

Lire aussi

Catherine Thieron

- 9 avril 2019

Catherine Thieron

- 7 juin 2019

Catherine Thieron

- 20 juin 2019