Chronique

Matin Première, du mépris dans le petit-déjeuner

Je ne crois pas qu’il soit très pertinent d’écouter la radio, de regarder la télé ou de lire la presse, de se mettre en colère et puis de prendre le temps de communiquer les motifs de son énervement. Ça prend du temps, beaucoup de temps et ça bouffe plein d’énergie qui pourrait être utilisée pour faire d’autres choses – comme produire du contenu ou des dispositifs qui contribueraient à changer le paysage médiatique. Bref, je préfère rester fidèle au bon vieux slogan « don’t hate the media, be the media ! ». Et pourtant, après avoir assisté en direct et par hasard à une chronique diffusée sur La Première ce lundi 15 juin, aux alentours de 8h20 du matin, j’ai envie de mettre brièvement de côté cette intime conviction, sans trop savoir pourquoi. Je suppose que ça viendra en écrivant…

19 juin 2020

Je ne crois pas qu’il soit très pertinent d’écouter la radio, de regarder la télé ou de lire la presse, de se mettre en colère et puis de prendre le temps de communiquer les motifs de son énervement. Ça prend du temps, beaucoup de temps et ça bouffe plein d’énergie qui pourrait être utilisée pour faire d’autres choses – comme produire du contenu ou des dispositifs qui contribueraient à changer le paysage médiatique. Bref, je préfère rester fidèle au bon vieux slogan « don’t hate the media, be the media ! ». Et pourtant, après avoir assisté en direct et par hasard à une chronique diffusée sur La Première ce lundi 15 juin, aux alentours de 8h20 du matin, j’ai envie de mettre brièvement de côté cette intime conviction, sans trop savoir pourquoi. Je suppose que ça viendra en écrivant…

Il était donc un peu plus de 8h du matin, on se préparait à partir pour l’école et pour le bureau, on était pas trop à l’heure, j’allais boire un café en vitesse et j’ai pensé un truc pas super clair dans le genre « je vais mettre la Première pour voir ce qui se dit ». Le journal était en train de se terminer et François Heureux (dont je ne connais pas bien le travail n’étant pas un auditeur assidu de l’émission matinale qu’il anime quotidiennement) annonce la chronique d’un certain Christophe Bourdon (dont j’ignorais tout de l’existence et de l’œuvre l’instant juste avant). Le journaliste d’une de nos plus éminentes antennes publique de Fédération Wallonie-Bruxelles introduit alors le sujet : il va être question du retrait du film « Autant en emporte le vent » et d’un épisode de la série « Fawlty Towers »

[ref]le sixième « the germans » https://www.theguardian.com/media/2020/jun/11/fawlty-towers-dont-mention-the-war-episode-removed-from-uktv[/ref]

du catalogue de deux plate-formes de streaming. Sentant venir l’onde de choc, je me prépare au pire, dépose la tasse et m’appuie contre le mur en croisant les bras…

RTBF : Player Embed

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On comprend très vite que tout l’enjeu de cet épisode de « Le dard de Christophe Bourdon » (c’est comme ça que s’intitulent les chroniques récurrentes que l’auteur lit toutes les semaines en direct et qu’on retrouve ensuite sur la plateforme Auvio) sera de tourner en dérision le motif de ce retrait. Ces contenus ont été ôtés, alors que la question du racisme, du néo-colonialisme et de l’esclavagisme ressurgissent avec fracas à l’agenda politique, selon l’expression consacrée, « pour ne pas heurter les sensibilités raciales ». Et ça, de toute évidence, pour l’auteur qui occupe les ondes du service public de façon hebdomadaire, c’est tellement insupportable qu’il lui faut s’en moquer avec une férocité sans concession. Au risque de manquer du plus élémentaire respect à l’égard de la mémoire d’une bonne partie de ses concitoyens.

Souriez, vous êtes ridiculisé.e.s !

Christophe Bourdon va donc ridiculiser la préservation de cette sensibilité raciale dont il ne comprend pas, ou fait mine de ne pas comprendre, qu’on puisse aujourd’hui s’en soucier. Ironiquement, il va se dire d’accord avec la mesure et affirme que son principe devrait être étendu afin de ne plus heurter la sensibilité des extra-terrestres ou des nudistes (ce qui implique le retrait des films de la série des Gendarmes), celle des électriciens (ce qui impliquerait le retrait des chansons de Claude François) ou encore celle des intolérants au lactose (ce qui implique qu’on enlève les images de « La laitière » de Vermeer) ou, parce qu’on doit pouvoir rire de tout sans tabou, celle des néo-nazis (ce qui implique donc d’enlever le film « la chute » des catalogues de VOD). Comme on est sur la Première, il faut être drôle et aussi spirituel. On se moque donc aussi de Marc Levy (dont on doit enlever les livres des présentoir pour ne pas heurter les amoureux de littérature) et de ses confrères de Vivacité pour finir par citer 1984 de George Orwell : « tout les documents ont été détruits ou falsifiés, tout les livres ré-écrits, tout les tableaux repeints, toutes les statues, les rues, les édifices ont changé de noms, toutes les dates ont été modifiées. Que le parti puisse dire « cela ne fut jamais », c’était bien plus terrifiant que la simple torture ou la mort. La dictature s’épanouit sur le terreau de l’ignorance ».
On est lundi, il est 8h21, on hésite entre vomir son café, détruire le baffle d’où sort ce son abominable ou finir de se crever les tympans. Mais évidemment, c’est sans doute parce qu’on a pas d’humour, qu’on se farci le cerveau d’interdits pour ne déplaire à aucune communauté, qu’on veut bidouiller l’histoire à notre façon pour rendre le monde lisse comme le pays des Bisounours et ne choquer personne. Le problème, ce n’est pas cette chronique, le problème, c’est qu’on est l’otage du politiquement correct. Énervé.e comme on l’est dans notre cuisine, on met carrément en danger la démocratie en refusant le débat, la contradiction, d’être bousculé.e dans nos certitudes morales…

Cartographie du débat

J’ai affirmé précédemment croire peu en l’efficacité de la critique des contenus médiatiques qui nous épouvantent mais il faudrait préciser ma pensée : s’arrêter sur une chronique pour la disséquer ne permet pas d’arrêter ni même de dérouter le flux de discours qu’elle contribue à alimenter. En tout cas pas directement. En revanche, analyser certaines interventions effectuées en prime time permet de comprendre l’articulation de certains schèmes narratifs récurrents et donc de cartographier la situation de certains débats en cours. Quand on est amené à faire face à certaines discussions tendues, ça peut servir…C’est dans cette perspective qu’il peut être utile de nous arrêter sur cette chronique de Christophe Bourdon.

Commençons donc méthodiquement par la fin. On y convoque l’autorité indiscutable de 1984 : la novlangue, big brother et tout l’arsenal. L’argument sert désormais pour classer l’adversaire dans la catégorie repoussoir des « bobos buveurs de thé vert » automatiquement condamné.e.s au motif qu’il.e.s sont d’indécrottables défenseur.e.s de tous les mouvements minoritaires (LGBTQI+, féminisme, anti-racisme et décolonialisme,…) et œuvrent donc systématiquement contre la volonté politique des classes populaires qui elles disent les choses comme elles sont – ce qui choque évidemment l’univers aseptisé et politiquement correct d’une gauche naïve qui mange bio, veut obliger tout le monde à rouler en vélo et utilise l’écriture incluse. Il est alors possible, comme par magie, de revendiquer le droit de raconter des blagues racistes, de tenir des propos homophobes ou de raconter des histoires sexistes au nom de l’émancipation des classes populaires.

Ce tour de passe-passe peut se prévaloir de l’autorité du travail de plusieurs intellectuels dont les discours et les prises de position se situent au carrefour d’une gauche réactionnaire et du magazine Valeurs Actuelles. On pense notamment à Jean-Claude Michea et à Michel Onfray, tout deux auteurs de livre sur George Orwell dont ils ne cessent de se réclamer [ref]Jean Claude Michéa est l’auteur de Orwell, anarchiste tory (1995) et Michel Onfray de Teorie de la dictature (2019).[/ref]. C’est d’ailleurs en proposant des interviews de ces deux « intellectuels inclassables et influents » (selon le Figaro) que l’essayiste souverainiste Natascha Polony lançait son projet de web-télé intitulée… orwell.tv !

[ref]Enfin jusqu’à ce qu’il soit remarqué que le « comité Orwell », fondé par Polony n’avait aucun droit d’utiliser le nom de l’écrivain britannique pour désigner un site payant. Orwell.tv devint donc Polony.tv… [voir : https://www.humanite.fr/orwell-la-recuperation-voyante-de-natacha-polony-633799][/ref]

Ce qui est commode avec l’œuvre de l’auteur de 1984 et de La Ferme des animaux, c’est qu’elle circule parfaitement en pièces détachées et qu’on peut aisément la mobiliser sous forme de citations. Ça impressionne toujours. Il suffit de chercher un peu, j’en ai moi-même trouvé une chouette sur internet, il suffit de chercher un peu : « Hitler n’est que le spectre de notre propre passé qui s’élève contre nous. Il représente le prolongement et la perpétuation de nos propres méthodes, exactement au moment où nous commençons à en avoir honte »

[ref]G. Orwell, Écrits politiques (1928-1949) : Sur le socialisme, les intellectuels et la démocratie, Marseille, Agone, 2009, p. 103-104.[/ref]

. Elle me plaît bien, je l’ai trouvée dans un texte qui explique que ce qui caractérise fondamentalement la pensée d’Orwell, c’est son anti-racisme et son anti-impérialisme radical. On peut y apprendre que ce dernier pensait que « le sort des peuples de couleur au sein de l’Empire constitue un grand tabou national, avec la complicité des deux grands partis et des journaux, […] la majorité des Britanniques n’est pas prête à considérer que les Indiens ou les Birmans soient des êtres humains, au même titre que les Finlandais ou les Espagnols »

[ref]Esteves Olivier, « George Orwell, l’Empire et l’opinion publique britannique », Histoire@Politique, 2010/2 (n° 11), p. 5-5. DOI : 10.3917/hp.011.0005. URL : https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2010-2-page-5.htm[/ref]

. Du coup, je me demande ce qu’il aurait pensé de cette affaire ? Parce qu’en définitive qui tente de cacher quoi? Qui perpétue un tabou toxique ? Qui tente de ré-écrire l’histoire à sa convenance ?

Rappelons-nous qu’à la base, nous sommes ici parce que HBO Max a décidé de retirer un grand chef d’œuvre de l’âge d’or de Hollywood de son catalogue – en attendant de proposer un encadrement re-contextualisant son visionnage, personne n’a demandé de détruire toutes les copies. Or, dans le prologue de ce film, on peut entendre les mots suivants : «C’était le pays des cavaliers et des champs de coton, un pays qu’on appelait le Vieux Sud. C’est dans ce joli monde que la galanterie a tiré sa révérence. C’est la dernière fois qu’on a vu des Chevaliers et des Dames, des Maîtres et des Esclaves. Ce pays n’existe plus que dans les livres, ce n’est plus qu’un rêve. Une civilisation emportée par le vent».

« Autant en emporte le vent » a beau être considéré comme un immense classique et avoir été multi-primé (il a reçu 8 oscars), le livre dont il est l’adaptation a beau avoir gagné le prix pulitzer, c’est un récit qui pose problème depuis longtemps. Et peut-être justement parce que ce récit s’est imposé comme une pièce du patrimoine alors même qu’il participe pleinement de ce que les historien.ne.s appellent l’idéologie de la « Cause Perdue ». Selon celle-ci, durant la Guerre de Sécession, les états du Sud se sont battus pour l’indépendance politique d’une glorieuse civilisation, l’esclavage n’ayant rien avoir là-dedans. Ce classique du cinéma américain se fout donc ouvertement de la tronche des afro-américains descendant d’esclave en racontant que les champs de coton sont un paradis perdu (d’ailleurs, dans le film, leurs ancêtres, tous un peu benêts n’étaient pas opposés au système qui s’occupait pas si mal d’eux).

« Autant en emporte le vent » est tout simplement un film négationniste et révisionniste qui ré-écrit l’histoire des État-Unis. Et alors que Donald Trump occupe la Maison Blanche et brigue un second mandat en continuant de nourrir aussi habilement que périlleusement les délires des suprématistes blancs amoureux du général Lee, que faut-il penser d’une chronique qui sort l’artillerie lourde pour nous expliquer que le véritable danger qui menace aujourd’hui les États-Unis, c’est qu’on se mette à en faire tellement trop pour honorer la mémoire des descendants d’esclaves qu’une sorte de dictature de la pensée pro-afroaméricaine s’y installerait ?

Pas de confiance, pas d’ironie

Mais les choses doivent encore se compliquer parce qu’il est vrai que l’indignation teintée d’ironie de Christophe Bourdon ne visait pas le retrait du seul « Autant en emporte le vent », il le couplait, ingénieusement, avec celui d’un épisode de « Fawlty Towers ». Or dans les deux cas, seule la conclusion est comparable, la série britannique ne saurait être jugée raciste, c’est un de ses personnages qui l’est. Dans l’épisode récemment enlevé du catalogue, le major, un des habitués de l’hôtel où se déroule l’action, profère des insultes racistes. Selon John Cleese, un des auteurs de cette série culte, s’il dit cela « c’est parce qu’il est un vieux fossile » : on rit donc de lui pas avec lui [ref]pour être complet, dans le dialogue de la scène qui a été jugée problématique, le personnage incarné par John Cleese lui répond avec des propos clairement sexistes.[/ref]. Voilà pourquoi ce célèbre comique est passablement furax sur la direction de la BBC. Celle-ci affirme quant à elle que la mesure est temporaire et que l’épisode sera à nouveau disponible une fois que les avertissements d’usage auront été ajoutés – ce qui devrait être fait en quelques jours.

J’ai toujours beaucoup ri en regardant les Monthy Python dont John Cleese est un des membres, je n’ai aucun doute sur le fait que le personnage du Major dans « Fawlty Towers » soit une caricature de bigot des classes supérieures britanniques. Mais, en même temps, je sais que l’ironie ne peut fonctionner que s’il y a connivence, sentiment d’appartenance à une communauté et finalement de confiance. Et je dois constater que, en Belgique, par exemple (il faudrait voir en Grande-Bretagne), certain.e.s d’entre nous peuvent ne pas se sentir suffisamment en confiance ni membre à part entière de la communauté et donc, il.e.s peuvent avoir du mal à saisir l’ironie. Je ne crois pas que la chronique que Christophe Bourdon a lu le matin du 15 juin sur les antennes de la Première aux alentours de 8h20 soit de nature à pouvoir la restaurer. Bien au contraire…

Tous ces discours, toutes ces décisions interviennent dans un contexte. Celui d’une grande explosion de colère, celui de l’affirmation d’une exigence de respect dans la foulée de l’assassinat de George Floyd et de la résurgence du mouvement Black Lives Matter dans plusieurs pays ayant des problèmes de mémoire concernant la colonisation ou l’esclavage – dont la Belgique qui n’est pas un cas bénin en la matière. La légitimité de la sensibilité que Christophe Bourdon juge excessive et tourne en ridicule, ce n’est pas uniquement celle des noires américain.e.s et des petit.e.s fil.l.e.s de colonisé.e.s britannique, c’est aussi, très clairement, celle des afro-descendant.e.s belges qui demandent aujourd’hui justice. Si on veut garantir l’accès à Scarlett O’Hara pour les internautes américains, c’est surtout pour mieux protéger les statues équestres de Léopold II. C’est à certains de ses compatriotes qu’il dit, en résumé : « bon, ça va maintenant, z’allez pas vous plaindre pendant des siècles non plus, faut pas exagérer, n’en faites quand-même pas tout un plat, nous aussi on a nos petits malheurs, nous aussi on a été colonisé par Jules César ; le monde, c’est choquant, c’est pas le pays des Bisnounours ».

Il y a quelque chose que Christophe Bourdon et tout.e.s celles et ceux qui rient avec lui ignorent ou font mine d’ignorer quand il.e.s trouvent qu’il n’y a aucun problème politique à écrire des statuts tel que celui-ci :

Ce qu’on ne comprend pas ou ce qu’on refuse d’admettre quand on milite pour s’octroyer le droit à ce type de plaisanterie au nom de la défense de l’humour trash, c’est que, pour reprendre les mots du philosophe franco-américain Normal Ajari : « nous assistons à un intense moment d’iconoclasme décolonial. Les idoles que certains révèrent, les héros des uns sont les génocidaires des autres. C’est l’expression d’un antagonisme profond : les affects que certains ressentent face à ces édifices [ou à ces récits] sont absolument opposés à ceux des autres »

[ref]Norman Ajari: «La pensée décoloniale casse la République en deux» sur Médiapart.fr, 13 juin 2020, entretient réalisé par Rachida El Azzouzi [https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/130620/norman-ajari-la-pensee-decoloniale-casse-la-republique-en-deux][/ref]

.

Ce qu’il y a d’insupportable dans les discours comme la chronique ou le statut de Christophe Bourdon c’est qu’au nom du droit à faire des blagues de mauvais goût, ils nient la réalité de ce clivage. Et continuent de faire du racisme, du colonialisme ou de l’esclavagisme des tabous. Sous couvert de dérision, on nous impose dés le petit-déjeuner, le fantasme d’une unité de pacotille proprement dégueulasse quand on connaît les récits qui continuent de circuler en Belgique sur la question coloniale[ref]Quelques minutes après la chronique de Christophe Bourdon, Corentin de la Salle, directeur du centre Jean Gol, le centre d’étude du Mouvement Reformateur (parti de la 1ère ministre), professait encore, en prime time sur les ondes du service public, des reliquats de cours d’histoire des années 60. Il nous racontait ainsi que, quand-même, la Belgique avait aussi construit un réseau routier au Congo – « la colonisation, c’est compliqué, vous comprenez »…[/ref].

Quand la communauté est à ce point manquante, impossible, on n’essaye pas de la restaurer en dénigrant les discours de celles et ceux qui ont l’audace de pointer le problème du doigt – parce qu’il.e.s ne cessent de le vivre quotidiennement. A moins d’envisager de perpétuer une unité malsaine et de l’imposée par la force. Personnellement, en tant qu’homme blanc au beau milieu de la quarantaine, je pense qu’il est nécessaire d’entendre avec respect les points de vue exprimés, d’enfin prendre en considération la sensibilité de celles et ceux dont les ancêtres furent colonisé.e.s ou réduit.e.s en esclavage. C’est un préalable obligé si on veut, un jour, pouvoir restaurer assez de confiance pour pouvoir rire ensemble grâce à l’ironie des dialogues de « Fawlty Towers ».

Ce qui devrait se passer ensuite, je ne le sais pas et ça tombe assez bien parce que ce n’est certainement pas à moi de le dire. Mais je pense que si les films qui minimisent les horreurs de l’esclavage, les statues qui honorent les colonisateurs sanguinaires et les chroniques radiophoniques méprisantes à l’égard des sensibilités racisées devaient finir par n’être plus considérées que comme des traces archéologiques d’un passé révolu et qu’à ce titre elles n’occupaient plus l’espace public ou médiatique mais qu’on les rangeait dans les documentaires et dans les livres historiques ou dans les musées, ça ne pourrait vraiment pas nous faire de tort…

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